Syndrome de l’intestin irritable ou colopathie fonctionnelle, la maladie qui cause ventre gonflé, ballonnements, gaz intestinaux.

Si l’on vous a diagnostiqué avec un syndrome de l’intestin irritable, une colopathie fonctionnelle ou un syndrome du côlon irritable, sachez que c’est exactement le même problème ! Dans cet article nous allons voir, qu’est-ce que le syndrome de l’intestin irritable (colon irritable) quels sont les symptômes, quel est le diagnostic du colon irritable, que manger, les aliments “interdits”, la relation entre colopathie et stress et enfin les traitements efficaces.

Définition du syndrome de l’intestin irritable

Le syndrome de l’intestin irritable (ou colon irritable) n’est pas vraiment une maladie en soi, comme peut l’être la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique par exemple. Le terme « syndrome » signifie en réalité : « Ensemble de symptômes constituant une entité, et caractérisant un état pathologique. » Mais l’origine précise de ces symptômes n’est pas bien connue dans le syndrome de l’intestin irritable. Il y a cependant quelques pistes intéressantes que l’on va explorer ensemble !

Intestin irritable symptômes

La colopathie (ou colon irritable) est un problème chronique et récurrent [1]. Les symptômes peuvent être assez fluctuants avec des pics où l’on se considère en « crise » et des phases où les symptômes sont plus calmes.

intestin irritable symptomes

Les symptômes du syndrome de l’intestin irritable sont :

  • Ballonnements
  • Ventre gonflé / distension abdominale
  • Flatulences / gaz
  • Douleurs abdominales
  • Diarrhées / selles molles
  • Constipation

Etant donné que les symptômes varient considérablement entre les malades, l’idée d’un classement en fonction du type de symptôme prédominant a été mis en place.

Les différents types de syndrome de l’intestin irritable

type de SII

  • Les personnes qui souffrent de constipation sont alors classées dans le Syndrome de l’intestin irritable type Constipation (SII-C)
  • Les personnes souffrant de diarrhée dans le SII-D
  • Les personnes souffrant de constipation et diarrhée dans le SII-A

Il existe aussi le SII-U (U pour unclassified en anglais, signifiant inclassable) qui lui correspond à un transit ne pouvant pas entrer dans ces catégories mais également le syndrome de l’intestin irritable post-infectieux (SII-PI) qui est généralement classé dans le SII-D.

La mise en place de ce classement correspond aux réponses que vous avez donné lors du Questionnaire de ROME IV qui lui-même fait référence à l’échelle Bristol, un outil pour classer la forme des selles[2].

Le fait étrange, c’est qu’une personne peut souffrir de constipation et une autre de diarrhée et pourtant avoir le même diagnostic de « syndrome de l’intestin irritable ».

Cependant, les causes de la constipation sont très différentes des causes de la diarrhée. Ainsi, au vu des récentes avancées concernant les troubles du transit, je pense que le nom « syndrome de l’intestin irritable » sera modifié dans le futur et que chaque mécanisme pathologique conduisant à l’émergence de symptômes digestifs bien distincts sera catégorisé à nouveau. Cela serait bien plus clair pour nous, les malades.

Causes du syndrome de l’intestin irritable (ou colon irritable)

Aujourd’hui nous pensons qu’il n’y a pas une cause mais des causes très différentes. Comme nous l’avons dit, le syndrome de l’intestin irritable n’étant pas une maladie mais un ensemble de symptômes caractérisant un état pathologique, alors toutes les maladies intestinales pourraient se retrouver incriminées du fait de leur symptômes communs !

C’est certainement la raison pour laquelle on peut parfois être anxieux puisque nous partageons des symptômes communs avec des pathologies digestives, parfois graves.

Les mécanismes pouvant expliquer le syndrome de l’intestin irritable (SII) sont :

causes SII

Ces altérations pourraient arriver après une infection bactérienne notamment qui conduirait à l’altération du système immunitaire puis du microbiote intestinal conduisant à un déséquilibre suffisamment important pour déclencher des symptômes digestifs.

Les causes ne sont pas identiques chez tout le monde, c’est ce qui fait la complexité du syndrome de l’intestin irritable. On peut trouver sur internet tout un tas de conseils alimentaires, compléments alimentaires ou autres, mais ce qui fonctionne pour une personne peut en réalité aggraver les troubles digestifs d’une autre. Nos mécanismes à l’origine du syndrome sont différents, ainsi le seront les solutions.Voyons en détail chacune de ces altérations

Axe intestin-cerveau, hypersensibilité viscérale, inflammation de bas grade

axe intestin cerveauLongtemps, il a été pensé que seul le cerveau envoyait des « ordres » aux différents organes, notamment aux intestins, une sorte de route à sens unique. Cependant, on s’est rendu compte que cette route n’était pas à sens unique : on appelle alors l’axe intestin-cerveau « la communication entre le cerveau et l’intestin »[3], [4].

Cette relation, maintenant considérée comme bidirectionnelle, expliquerait pourquoi certaines personnes souffrant de SII souffrent également d’anxiété. Les bactéries à l’intérieur de l’intestin pourraient envoyer des « messages chimiques » au cerveau. Ce dernier traduira ces messages en stress, anxiété que les malades ressentent[5].

Il a été également observé qu’une partie des personnes souffrant du SII avaient une sensibilité accrue à la douleur viscérale. On pense que cette sensibilité viscérale fait suite à une activation du système immunitaire dans l’intestin, entraînant une inflammation de bas grade. Cette activation du système immunitaire pourrait être causée par des facteurs génétiques, des intolérances alimentaires, des infections intestinales répétées, un déséquilibre de la flore intestinale ou d’une augmentation de la perméabilité intestinale[6].

À la différence de l’inflammation classique (rougeur, douleur, gonflement), l’inflammation de bas grade n’est pas visible. Cette inflammation est microscopique et peut venir affecter les neurones sensoriels sensibles aux déformations mécaniques, ce qui pourrait expliquer que lorsque l’intestin est trop étiré (lors de ballonnements par exemple), nous ressentons une douleur vive[7]. Des chercheurs ont mesuré l’hypersensibilité viscérale via une distension rectale par ballonnet et ont montré une activation accrue des régions cérébrales utilisées dans la modulation de la douleur. Ces résultats confirment qu’il existe une dérégulation du système nerveux central dans ont mesuré l’hypersensibilité viscérale via une distension rectale par ballonnet et ont montré une activation accrue des régions cérébrales utilisées dans la modulation de la douleur. Ces résultats confirment qu’il existe une dérégulation du système nerveux central dans le SII[7].

hypersensibilité viscérale syndrome de l'intestin irritable

Intolérances alimentaires et microbiote intestinal

Vous le savez sûrement, ce qui est le plus embêtant dans le syndrome de l’intestin irritable, c’est que les symptômes, notamment les ballonnements, surviennent en général après avoir mangé. C’est en 2005 que des chercheurs se posent des questions concernant certains glucides que l’on retrouve dans notre alimentation. Les chercheurs ont observé qu’une réduction des Fodmaps minimisait l’étirement de la paroi de l’intestin. En réduisant l’étirement de la paroi intestinale on atténuerait donc la stimulation des neurones sensoriels se trouvant autour de l’intestin. Cet effet réduira alors la douleur associée à l’hypersensibilité viscérale décrite précédemment[8].

Les Fodmaps sont des glucides que l’on retrouve dans certains aliments comme les fruits, les légumes, les légumineuses, les produits laitiers, les noix, etc. Certains de ces sucres (Fodmaps) sont osmotiques. Cela signifie que, comme le sel sur du concombre, ils sont capables d’attirer l’eau vers eux. Cet excès d’eau, attiré par ces glucides, va pousser le contenu des aliments vers le côlon où se trouve le microbiote intestinal. Chez les personnes qui souffrent du SII, le microbiote est déséquilibré, les bactéries vont donc fermenter les glucides et produire des gaz. Ces gaz, en quantité importante, vont venir faire pression sur l’intestin, créant de la douleur. Nous parlerons plus en détail des Fodmaps par la suite.

Au vu des différents mécanismes sous-jacents du syndrome de l’intestin irritable, vous comprenez qu’en réalité le problème est plus profond que le simple fait de manger ou de ne pas manger. Disons qu’il y a un réseau mécanique à l’intérieur de vos intestins qui est détérioré (impliquant, le système nerveux, le système immunitaire, le microbiote intestinal), et nous ressentons cette détérioration surtout lorsque nous mangeons. L’alimentation est donc souvent une conséquence, mais pas une réelle cause en soi (encore qu’une alimentation complètement déséquilibrée et très industrielle puisse parfaitement, à elle seule, induire des troubles digestifs).

Voici un schéma en deux temps du problème : le mécanisme profond du SII qui est altéré, et comment les symptômes apparaissent.

causes de l'intestin irritable

Si vous avez compris cela, alors vous savez comment vos symptômes apparaissent dans le syndrome de l’intestin irritable. J’espère indirectement vous avoir fait prendre conscience que les techniques de jeûne (sur une longue durée) seront donc souvent inefficaces pour traiter le problème de base. Vous avez peut-être essayé et avez remarqué une amélioration considérable de vos symptômes lorsque vous jeûnez, mais, comme vous l’avez vu, vous mettez seulement la maladie en sommeil mais ne la guérissez pas, c’est une sorte de pansement.

Cependant, il est important de noter que le fait de jeûner temporairement permet d’initier la vague de nettoyage de votre intestin. Le complexe moteur migrant s’active 1 h 30 à 2 heures après le repas et son rôle est justement de se débarrasser de l’excès de bactéries et des déchets alimentaires qui pourraient subsister dans l’intestin : c’est un mécanisme de nettoyage. Sans forcément recourir aux jeûnes longs, il est intéressant d’éviter le grignotage et de bien espacer vos repas afin de laisser à votre intestin la capacité de s’autonettoyer sans être dérangé sans cesse par la prise de nourriture.

Récapitulatif des causes du syndrome de l’intestin irritable

Cette partie est un peu technique, alors je souhaite la résumer de façon simplifiée au maximum en partant des symptômes.

causes du SII

 

Le diagnostic du syndrome de l’intestin irritable

Vous avez déjà consulté des médecins, mais vous ne savez toujours pas de quoi vous souffrez. C’est « normal », malheureusement. Les médecins pensent souvent à des troubles fonctionnels sans jamais vraiment l’évoquer à voix haute car le diagnostic est un peu flou.

Une étude a montré qu’un quart des patients atteints du SII avaient consulté un professionnel de la santé au moins 5 fois avant qu’un diagnostic formel ne soit atteint[9], tandis qu’une autre a montré que le délai moyen avant le premier diagnostic du SII était de 7 ans[10].

Le diagnostic du syndrome de l’intestin irritable peut être posé à la suite d’une enquête minutieuse ayant pour but de trouver la cause de vos maux. Ainsi, pour diagnostiquer précisément le SII, le médecin gastro-entérologue va procéder en deux étapes précises.

  • L’exclusion des pathologies graves ou curables, pouvant expliquer vos symptômes
  • S’il ne trouve pas de pathologies digestives organiques, alors il pourra vous faire passer les critères de Rome IV, qui est un questionnaire permettant de mieux cerner le syndrome de l’intestin irritable.

Voyons ensemble la première étape : les pathologies qui partagent des symptômes communs avec le SII qu’il faut écarter.

Les pathologies ou altérations digestives à écarter

Le médecin va vouloir faire ce que l’on appelle un diagnostic différentiel. Le diagnostic différentiel est une méthode permettant de différencier une maladie d’autres pathologies qui présentent des symptômes proches ou similaires. Une fois que cela sera fait, il pourra ensuite vous faire passer les critères de Rome IV (étape 2) et conclure à un trouble fonctionnel intestinal de type syndrome de l’intestin irritable si vous répondez aux critères.

 

Les MICI : rectocolite hémorragique et maladie de Crohn

Les MICI : maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, sont caractérisées par une inflammation chronique touchant le tube digestif des malades. Les types les plus courants de MICI sont la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique. Les symptômes communs avec le SII sont :

  • Douleurs
  • Troubles du transit : diarrhées
  • Ballonnements dans certains cas

La présence de sang dans les selles est un bon indicateur pour différencier le syndrome de l’intestin irritable de certaines formes de MICI.

Les examens que le médecin peut recommander

  • Tests sanguins.
  • Examen des selles.
  • Endoscopie.
  • Biopsies.
  • Études d’imagerie.
  • Tous ces examens ne sont pas forcément réalisés en pratique pour mettre en évidence une MICI.

Attention, même si vous êtes diagnostiqué avec une MICI, vous pouvez malgré tout souffrir du syndrome de l’intestin irritable. Si c’est le cas, lors des rémissions vous pouvez continuer à ressentir des troubles digestifs. Le médecin pourra déterminer si cela provient de troubles fonctionnels associés ou d’une rechute de la maladie.

 

Maladie diverticulaire

Les diverticules coliques sont des hernies, sortes de poches qui se développent progressivement avec l’âge, localisées le plus souvent au niveau du côlon sigmoïde et du côlon gauche. La diverticulose colique désigne ces anomalies anatomiques, un phénomène bénin qui touche 50 % des plus de 70 ans. Lorsque les diverticules s’enflamment, on parle de diverticulite. Les diverticulites peuvent provoquer des douleurs abdominales, des troubles digestifs et/ou des saignements.

Les examens que le médecin peut recommander

  • Scanner et parfois coloscopie.

Maladie cœliaque

La maladie cœliaque ou « intolérance au gluten » est une maladie chronique entraînant la destruction des cellules intestinales de l’intestin grêle. Ces cellules recouvrant l’intestin permettent l’absorption des nutriments (glucides, lipides, minéraux, vitamines, etc.). La maladie cœliaque est une pathologie d’origine immunologique : chez certaines personnes, l’ingestion de gluten, se trouvant dans le blé, l’orge, le seigle, l’avoine (si contaminée), le triticale, déclenche une réaction exagérée du système immunitaire, entraînant une inflammation à l’origine de la destruction cellulaire intestinale. En conséquence, l’absorption des nutriments est plus ou moins réduite, en fonction de la gravité et de l’extension de la maladie.

Les examens que le médecin peut recommander

  • Anticorps anti-transglutaminases,
  • Biopsie du duodénum (lors d’une gastroscopie).

Attention, il n’est pas rare que pour contrôler la maladie, les malades mettent en place des évictions alimentaires, une des plus populaires étant le retrait du gluten. Si vous suivez un régime strict sans gluten depuis plusieurs mois, il convient d’en informer votre médecin car il se peut que les anticorps ne soient pas présents à cause de l’absence de gluten. Ce qui pourrait conduire à un diagnostic faussement négatif.

Cancer du côlon

Le cancer du côlon peut faire peur aux personnes qui souffrent du SII, mais pas de quoi s’inquiéter. Le dépistage est particulièrement pertinent si vous avez des antécédents familiaux de cancer de l’intestin ou de polypes. La détection précoce des polypes précancéreux est importante et peut être réalisée par coloscopie.

Les symptômes souvent associés à un cancer colorectal

  • Modification récente du transit.
  • Apparition de sang dans les selles (qui peut se manifester soit par du sang rouge vif, ou par des selles ayant une couleur goudron).
  • Perte de poids involontaire.

Les examens que le médecin peut recommander

  • Dès l’âge de 50 ans (dans la population générale), test FIT visant à détecter les traces de sang invisibles à l’œil nu. En pratique : kit de prélèvement de selles.
  • Coloscopie si symptômes alarmants ou FIT positif.

Pathologies hormonales

Les troubles hormonaux les plus courants et qui peuvent passer inaperçus chez les personnes souffrant de troubles digestifs sont les dysfonctionnements de la thyroïde, notamment l’hypothyroïdie et l’hyperthyroïdie. L’hypothyroïdie étant plutôt associée à de la constipation avec ballonnements et l’hyperthyroïdie diarrhées, selles molles.

Les examens que le médecin peut recommander

  • Dosage des marqueurs thyroïdiens : TSH, T3, T4, etc.

Insuffisance pancréatique exocrine

L’insuffisance pancréatique correspond à l’incapacité de votre pancréas à produire suffisamment d’enzymes pancréatiques. Souvenez-vous, ces enzymes permettent une meilleure digestion des aliments que nous consommons. Si vous manquez d’enzymes pancréatiques, votre digestion posera problème et des symptômes semblables à ceux du SII pourront alors se développer. Les personnes qui souffrent d’insuffisance pancréatique rencontrent souvent une difficulté à digérer les graisses, des maux de ventre, des ballonnements, des selles molles.

Il n’y a pas vraiment de technique pour diagnostiquer l’insuffisance pancréatique, sauf peut-être l’élastase-1 fécale, mais ce marqueur n’est pas toujours très précis. Vos antécédents médicaux peuvent conduire le médecin à vous prescrire des enzymes pancréatiques dans le but d’objectiver l’insuffisance pancréatique. L’amélioration des symptômes à la suite de la mise en place d’enzymes pancréatiques appuie le diagnostic[32].

Malabsorption des acides biliaires

Les acides biliaires sont produits dans le foie puis stockés dans la vésicule biliaire. Lorsque vous faites des repas riches en graisses notamment, la vésicule biliaire déverse son contenu dans l’intestin grêle. Ces acides biliaires permettent la dégradation des graisses ce qui favorise leur absorption par l’intestin grêle. En général, 95 % des acides biliaires sont réabsorbés.

Les acides biliaires qui atteignent le côlon ont des effets sur la motilité, réduisant le temps de transit et provoquant des symptômes de diarrhée, de ballonnements, sensation d’urgence.

Les affections qui favorisent la malabsorption biliaire

  • Maladie de Crohn avec atteinte ou résection iléale.
  • Cholécystectomie.
  • Prolifération bactérienne intestinale (SIBO).
  • Insuffisance pancréatique[11].

Le dosage des acides biliaires dans les selles est le meilleur moyen de diagnostiquer cette malabsorption. Cependant, la mise en place d’un régime riche en graisses et une collecte fécale de 48 h à 72 h sont nécessaires pour détecter cela, ce qui rend la mise en place du test un peu compliqué dans la pratique courante. Le médecin pourra alors vous proposer des séquestrants d’acides biliaires. Une réponse positive à un essai de séquestrants des acides biliaires appuie le diagnostic de malabsorption des acides biliaires.

Les séquestrants biliaires sont des médicaments qui se lient aux acides biliaires, empêchant ces derniers de stimuler la motilité du côlon et donc de causer la diarrhée.

Endométriose

L’endométriose est considérée comme une affection gynécologique inflammatoire chronique qui peut causer des douleurs importantes et de l’infertilité[12], [13]. Le syndrome de l’intestin irritable et l’endométriose se chevauchent de manière significative dans la présentation des symptômes en raison de l’inflammation qui entraîne des douleurs pelviennes chroniques[14].

En revanche, le diagnostic de l’endométriose n’exclut pas le syndrome de l’intestin irritable, puisque les femmes atteintes d’endométriose ont trois fois plus de risques de développer le syndrome de l’intestin irritable que celles qui n’en souffrent pas [15].

Les examens que le médecin peut recommander

  • Échographie ou l’IRM.

Le SIBO : Small Intestinal Bacterial Overgrowth

SIBO est un acronyme qui signifie Small Intestinal Bacterial Overgrowth, signifiant en français : pullulation bactérienne de l’intestin grêle. La grande particularité du SIBO est que le déséquilibre du microbiote intestinal se trouve dans l’intestin grêle. Les bactéries, en excès vont alors fermenter le contenu alimentaire se trouvant dans l’intestin grêle et produire de l’hydrogène (H2) en grande quantité. Les symptômes associés au SIBO sont des ballonnements, des flatulences, de la diarrhée, des selles molles ainsi que des douleurs.

Les explorations fonctionnelles que le médecin peut recommander

  • Test respiratoire au glucose ou au lactulose.
  • Aspiration endoscopique du fluide intestinal (duodéno-jéjunal) et mise en culture.

Concernant le test respiratoire, il conviendra d’observer le résultat concernant l’hydrogène (H2). Le médecin pourra prescrire un traitement antibiotique visant à diminuer la pullulation bactérienne et ainsi améliorer le problème.

Voir un article complet sur le SIBO

L’IMO : Intestinal Methanogen Overgrowth (SIBO type constipation)

IMO est un acronyme qui signifie : Intestinal Methanogens Overgrowth. Disons que c’est un peu comme le SIBO, mais ici nous n’avons pas affaire à une pullulation de bactéries mais de « méthanogènes ». Les méthanogènes sont des archées productrices de méthane. La particularité de l’IMO est que cet excès de méthanogènes (archées productrices de méthane) prolifère dans tout le système digestif, pas seulement dans l’intestin grêle. Contrairement au SIBO, les personnes souffrant d’IMO présentent généralement une constipation importante, en plus de ballonnements excessifs.

Les explorations fonctionnelles que le médecin peut recommander

  • Test respiratoire au glucose ou au lactulose.

Le test est le même que pour le SIBO, cependant, pour les résultats, il conviendra de regarder la colonne indiquant le méthane (CH4). Le traitement repose également sur des antibiotiques. Pour ce type particulier, des prokinétiques, c’est-à-dire des médicaments visant à améliorer la motilité de l’intestin, peuvent aider.

Voir un article complet sur le L’IMO

Troubles digestifs : quand doit-on s’inquiéter ?

De nombreuses pathologies peuvent causer des symptômes similaires à ceux du syndrome de l’intestin irritable. Si vous avez ces symptômes, il est possible que vous souffriez de troubles digestifs fonctionnels, mais, par principe de précaution, il est important de consulter un médecin généraliste et peut-être un gastro-entérologue pour écarter la plupart des pathologies citées afin de s’assurer qu’il n’y a rien de grave.

Il y a des signaux qui peuvent être plus inquiétants que d’autres, on les appelle en anglais les « Red flags » ou signaux d’alerte. Les Red Flags sont des symptômes évocateurs de pathologies sous-jacentes plus importantes que le syndrome de l’intestin irritable.

red flag syndrome de l'intestin irritable

Tous les problèmes ont été écartés, que faire ensuite ?

Dans un deuxième temps, après avoir fait le diagnostic différentiel, votre médecin pourra vous faire passer les critères de Rome IV.

Les critères de ROME IV

Diagnostic du syndrome de l’intestin irritable : quels sont les critères de ROME IV ?

En 1980, face à un problème récurrent dans le diagnostic du syndrome de l’intestin irritable des experts ont fondé La Fondation de Rome pour fournir des lignes directrices sur le diagnostic et traitement des troubles fonctionnels intestinaux, comme le syndrome de l’intestin irritable !

Les critères de Rome permettent aux patients d’obtenir un diagnostic puis d’être classés en fonction de leurs habitudes intestinales prédominantes en SII-Constipation, SII-Diarrhée, SII-Alternance (ou mixte) ou SII-Unclassified (Inclassable).

Les critères de ROME IV reposent sur un petit questionnaire à faire passer aux malades, après avoir exclu toutes les pathologies graves ou curables (le diagnostic différentiel).

critères de ROME IV

Les critères de Rome font référence au tableau des selles de Bristol, un outil conçu pour classer la forme des matières fécales humaines à l’aide d’une échelle de forme des selles en 7 points. Bien que les critères de Rome soient largement utilisés dans les études de recherche, ils sont moins souvent utilisés dans la pratique clinique. Il est alors possible que vous n’ayez jamais entendu parler de ces critères de ROME IV.

échelle bristol SII

Résumé du diagnostique du colon irritable

diagnostic du syndrome de l'intestin irritable

Vous vous demandez peut-être : « Mais pourquoi mon médecin n’a jamais eu recours à tout ça ? »

En fonction de différents critères :

  • vos symptômes,
  • votre âge,
  • votre sexe,
  • vos antécédents médicaux,
  • la présence ou non de signaux d’alerte,

Le médecin peut directement, grâce à son expérience, conclure à des troubles fonctionnels digestifs comme le syndrome de l’intestin irritable. Le problème, c’est que souvent il le pense mais ne le dit pas à voix haute. L’astuce la plus simple que j’ai trouvée pour raccourcir le temps de diagnostic (pour les malades) est de parler le langage du médecin en lui posant la simple question : « Est-ce que vous pensez que mes symptômes digestifs sont en réalité des troubles fonctionnels ? ». Probablement, sa réponse sera affirmative.

En revanche, il faut admettre qu’ils sont un peu plus réfractaires quant à la prescription de tests d’exploration fonctionnelle, surtout concernant les tests respiratoires visant à diagnostiquer le SIBO ou l’IMO. Ceci est vraiment dommage puisque de récentes études estiment la présence du SIBO chez les personnes souffrant de syndrome de l’intestin irritable entre 40 % et 70 %[16]. Cela signifie en pratique que sur 10 personnes atteintes du syndrome de l’intestin irritable, 4 à 7 pourraient en réalité avoir un SIBO, c’est considérable !

C’est, malgré tout, une bonne nouvelle car il existe des traitements médicamenteux efficaces pour calmer les symptômes digestifs, notamment les troubles du transit et les ballonnements, en plus de solutions naturopathiques.

Colon irritable que manger : régime FODMAP, aliments interdits ?

Il existe beaucoup de débats autour de l’alimentation du syndrome de l’intestin irritable. A ce jour, un seul régime a démontré clairement son efficacité : le régime pauvre en FODMAP !

Qu’est-ce que le régime sans FODMAP ?

Les FODMAPs sont un groupe de glucides à petite chaîne (sucres et fibres) qui sont généralement mal absorbés dans l’intestin grêle. Les FODMAP sont abondants dans l’alimentation et peuvent être trouvés dans les aliments de tous les jours tels que : le blé, l’orge, le seigle, les pommes, les poires, la mangue, l’oignon, l’ail, le miel, les haricots rouges, les noix de cajou, le sirop d’agave, les chewing-gum sans sucre, et certains médicaments, pour n’en citer que quelques-uns.

Jusqu’à 75 à 86%[17] de ceux qui souffrent du syndrome de l’intestin irritable (SII) bénéficieront d’une restriction alimentaire des FODMAP. La recherche a montré que le régime pauvre en FODMAP améliore les symptômes gastro-intestinaux (GI) (gaz, ballonnements, douleur, changement des habitudes intestinales) liés au SII.

FODMAP et intestin irritable

Vous vous demandez sûrement : « Mais c’est quoi “oligosaccharides”, “disaccharides”, etc.

Pourquoi ces “mots” si complexes alors que l’on parle simplement de sucres ? » Vous vous demandez peut-être même pourquoi parle-t-on de « sucre » pour des aliments comme les légumes/légumes secs, ou encore céréales puisqu’ils n’ont pas un goût sucré ?

Pour les plus curieux, voici une explication simplifiée.

Vous rappelez-vous vos cours de chimie au collège ? Nous avons tous étudié les atomes, les molécules. Si votre professeur était suffisamment pédagogue, il a dû vous expliquer les choses de la façon suivante :

  • Les atomes sont comme des Lego, éparpillés qui seuls, n’ont pas d’intérêt particulier ;
  • Les molécules sont un ensemble de Lego, atomes structurés, qui ont une fonction bien particulière.

Les molécules peuvent ensuite se combiner encore entre elles pour former des grosses molécules que l’on appelle donc des « macromolécules ».

En nutrition c’est la même chose, vous avez des macronutriments, c’est-à-dire des grosses molécules nutritionnelles, et vous les connaissez déjà :

  • Les protéines,
  • Les lipides,
  • Les glucides.

Prenons par exemple les glucides. Ce sont des grosses molécules de sucres (les sucres sont aussi appelés « oses » comme glucose, fructose…). Cela signifie simplement que l’unité de base est, la plupart du temps, du glucose ou du fructose. C’est comme un collier de perles, l’ensemble des perles du collier représenteraient le glucide entier, alors qu’une perle isolée représenterait un « sucre » (ou un ose).

Les Fodmaps représentent donc différents types de « colliers » de sucre, en quelque sorte, qui seraient triés selon leur taille.

Nous avons donc 4 grands types de « colliers » de Fodmaps :

  • Les oligosaccharides (oligo signifie « quelques », saccharide signifie « sucre »),
  • Les disaccharides (di signifie « deux », saccharide signifie « sucre »),
  • Les monosaccharides (mono signifie « un », saccharide signifie « sucre »),
  • Les polyols = plusieurs sucres-alcool (ce sont des sucres un peu différents).

Ces « mots complexes » utilisés pour nommer les types de Fodmaps sont en réalité des indications sur le « nombre » de sucres contenus dans l’aliment. Alors, pourquoi les oligosaccharides (= quelques sucres) contenus dans le pain par exemple, n’ont pas le goût de sucre ? Tout simplement parce que plus la chaîne de sucre est longue, moins notre langue est capable de reconnaître le goût sucré des aliments.

En revanche, le monosaccharide (= 1 sucre), qui est donc un sucre simple, que l’on trouve dans le miel par exemple, est très facilement reconnu par nos papilles comme aliment ayant un goût sucré !

Les sous-types de FODMAPs !

Pour compliqué encore un peu plus les choses, il existe également des sous-groupes de FODMAPs, et en fonction de ces sous-catégories, nous pouvons obtenir une liste, la plus précise possible, afin d’identifier le ou les sucres à l’origine de vos intolérances !

Voici les sous-groupes, en fonction des FODMAPs :

sous type de FODMAP

Les différents sous-groupes de FODMAP et quelques exemples alimentaires

Pour vous donner une idée concrète des aliments qui pourraient se trouver dans chaque sous groupe de FODMAP, voici une liste !

liste FODMAP

Comment les FODMAP peuvent induire des troubles digestifs : ballonnements, diarrhées, ventre gonflé …

Les sensations de douleur et d’inconfort ressenties par les personnes atteintes du SII sont exagérées en raison de troubles de la motilité intestinale et/ou d’une hypersensibilité viscérale. Lorsque l’intestin est distendu par le mouvement du gaz et de l’eau, cela agit comme un stimulus sensoriel majeur, provoquant des douleurs et des ballonnements. La distension de l’intestin peut également entraîner des modifications de la motilité (mouvement) intestinale et des habitudes intestinales, notamment de la diarrhée, de la constipation ou un mélange des deux.

Chez les personnes qui souffrent de SII, il y a une intolérance aux FODMAPs ! Les FODMAPs sont mal absorbés et attirent l’eau vers eux. L’excès d’eau produite dans l’intestin grêle va permettre de se débarrasser des FODMAPs, le but étant de les évacuer le plus rapidement dans les toilettes. Seulement, avant d’être évacués, les FODMAPs passent dans le côlon, dans lequel se trouve une grande quantité de bactéries capables de fermenter et produire du gaz, qui va, en excès distendre l’intestin et provoquer des ballonnements. A la différence du SIBO, la fermentation a lieue dans le côlon et non dans l’intestin grêle !

FODMAP symptômes

Pour retrouver l’ensemble de ces illustrations, n’hésitez pas à me suivre sur mon compte instagram : @joris_naturopathe

Chez les personnes qui souffrent de SII, il y a une intolérance aux FODMAPs ! Les FODMAPs sont mal absorbés et attirent l’eau vers eux. L’excès d’eau produite dans l’intestin grêle va permettre de se débarrasser des FODMAPs, le but étant de les évacuer le plus rapidement dans les toilettes. Seulement, avant d’être évacués, les FODMAPs passent dans le côlon, dans lequel se trouve une grande quantité de bactéries capables de fermenter et produire du gaz, qui va, en excès distendre l’intestin et provoquer des ballonnements. A la différence du SIBO, la fermentation a lieue dans le côlon et non dans l’intestin grêle !

Une fois dans le côlon, les FODMAPs vont être fermentés par les bactéries du côlon générant des gaz, comme l’hydrogène, du CO2 et parfois même du méthane. Cette production intensive de gaz va créer une distension de votre intestin (un peu comme lorsque vous soufflez dans un ballon de baudruche, celui-ci augmente en volume à mesure que vous soufflez à l’intérieur).

Symptômes et FODMAP

Les différents sous-groupes de FODMAPs sont connus pour avoir des actions différentes dans l’intestin en raison de différences dans leur « taille » moléculaire et leurs caractéristiques d’absorption.

OLIGOSACCHARIDES : fructanes et galacto-oligosaccharides (GOS)OLIGOSACCHARIDES fructanes et galacto-oligosaccharides (GOS)

Les fructanes et les galacto-oligosaccharides ne peuvent pas être digérés correctement car les êtres humains ne possèdent pas les enzymes qui permettent de les digérer. Ils seront donc fermentés par des bactéries intestinales dans le gros intestin produisant des gaz.

Cela provoque des flatulences chez les personnes en bonne santé, ce qui est une partie normale de la digestion, mais chez les personnes atteintes du SII, le déséquilibre dans le microbiote du côlon provoque l’accumulation de gaz, ce qui va venir faire gonfler le ventre.

Monosaccharides + PolyolsMONOSACCHARIDES + POLYOLS : fructose + sorbitol et mannitol

Ils sont lentement absorbés dans l’intestin grêle (la première partie de l’intestin) et attirent l’eau vers eux. Lorsque ces sucres atteignent le gros intestins, ils sont fermentés par des bactéries créants des gaz.

Ces effets contribuent aux symptômes de douleur, de ballonnements et d’altération du transit intestinal.

DISACCHARIDES : LactoseLactose FODMAP

Le lactose est normalement absorbé dans l’intestin grêle cependant les personnes dépourvues de l’enzyme nécessaire (lactase) conserve le lactose, intacte dans l’intestin. Le lactose va attirer l’eau dans l’intestin grêle et le gros intestin (effet osmotique) et être fermenté par les bactéries intestinales, entraînant des symptômes de ballonnements, flatulences, douleurs et diarrhées (selon la dose de lactose consommée).

Vous l’avez sûrement compris, le mécanisme à peu près le même pour chacun de ces sucres fermentescibles.

 

Qu’est-ce que le protocole pauvre en FODMAP ?

Le protocole sans FODMAP se constitue de 3 grandes phases :

  • La phase 1 d’élimination
  • La phase 2 de réintroduction
  • La phase 3 de personnalisation

Nous verrons chaque phase par la suite. Le régime sans FODMAP n’est pas un régime à faire sur le long terme, c’est plutôt un régime qui vous permet d’identifier les aliments qui pourraient poser problème chez vous.

Après la phase 1 d’élimination des aliments riches en FODMAP, il va falloir passer à la phase 2 de réintroduction des FODMAPs, de manière méthodique, pour évaluer votre tolérance aux différents aliments contenant des FODMAP. De nombreuses personnes découvriront qu’elles n’ont besoin de restreindre que certains aliments riches en FODMAPs et non pas l’ensemble.

Pour simplifier la mise en place du régime sans FODMAPs, la Monash University (qui est un organisme qui réalise le plus d’étude scientifiques concernant le régime sans FODMAP pour les personnes qui souffrent du syndrome de l’intestin irritable) a mis en place un code couleur très simple à utiliser pour les malades. C’est en s’appuyant sur ce code couleur qu’il devient plus simple de mettre en place les 3 phases du protocole sans FODMAP

code couleur FODMAP

  • La couleur verte est attribuée à tous les aliments qui sont naturellement pauvre en FODMAP ou que l’on peut consommer à une certaine quantité : c’est la seule couleur autorisée dans la phase 1 d’élimination.
  • La couleur orange est attribuée à tous les aliments qui contiennent des FODMAPs de façon modérée, ils sont à éviter lors de la première phase mais servent lors de la phase 2 de réintroduction.
  • La couleur rouge est attribuée à tous les aliments naturellement riches en FODMAP, comme les oignons, ou qui en grande quantité deviennent riche en FODMAP.

Régime FODMAP phases

 

Régime FODMAP : liste

Il existe plusieurs listes sur internet, cependant, la majorité d’entre elles ne prennent pas en compte le grammage des aliments. En effet, plus vous consommez un aliment, plus sa quantité de FODMAP augmente, si bien qu’un aliment considéré comme faible en FODMAP dans une quantité donnée, peut être considéré comme riche en FODMAP lorsqu’il dépasse une certaine quantité.

La liste la plus fiable et la plus pratique que vous pouvez trouver à ce jour se trouve dans l’application FODMAP de la Monash University. Elle est payante et coûte, au moment ou j’écris ces lignes, 7,99 euros. Elle est téléchargeable dans l’Apple Store ou le PlayStore et son logo est un intestin noir en forme de flèche avec un fond bleu. Les aliments sont catégorisés en fonction de ce fameux code couleur : vert, orange, rouge.

Le programme FODMAP

Pour aller plus loin et savoir comment le mettre en place, j’ai créé un programme sur ce protocole. Vous pourrez trouver toutes les informations ici : programme complet du régime sans FODMAP

Voici le détail du programme que vous retrouverez

programme FODMAP

Voici quelques documents que vous pourrez trouver dans le programme complet du régime sans FODMAP

régime FODMAP liste

Le stress et le syndrome de l’intestin irritable

Les malades imaginaires

Colopathie fonctionnelle, syndrome de l’intestin irritable, côlon irritable : voilà trois dénominations qui visent le même problème et qui sont appelés, en termes médicaux : des troubles fonctionnels intestinaux (TFI). La notion de « troubles fonctionnels » revient à dire que ces pathologies-là n’ont rien d’organique. Ce n’est pas comme une maladie de Crohn, qui est une maladie inflammatoire visible à la coloscopie ou à l’entéro-IRM, en plus d’être quantifiable en termes de données biologiques (calprotectine fécale, prise de sang…). Les TFI sont des problèmes invisibles. On ne peut pas les voir, ni les analyser biologiquement (pour l’instant).

C’est en grande partie à cause de cela que les personnes souffrant du syndrome de l’intestin irritable sont parfois vues comme des gens qui font « semblant ». Bien que je comprenne que ces pathologies ne sont pas dangereuses et qu’elles demandent peut-être beaucoup de temps au corps médical, il faut avouer que certains professionnels de santé devraient réfléchir avant de dire aux patients que leur pathologie est causée par le stress. D’autant plus qu’une fois qu’on a cette information, qu’en faisons-nous ? Où aller pour trouver de l’aide ?

D’un autre côté, des études indiquent, en effet, que les personnes souffrant du syndrome de l’intestin irritable ou plus largement de troubles fonctionnels intestinaux (diarrhée, ballonnements, constipation, douleurs…) souffrent très souvent de stress. De fait, on ne sait pas ce qui apparaît en premier, le stress ou le SII ?

Dans la pensée populaire, c’est simple : si vous êtes stressé et avez des troubles digestifs, alors la cause est forcément le stress. Renversons cette hypothèse : et si nous étions stressés à cause de nos troubles digestifs ?

C’est facile de dire à un malade – d’une maladie qui vous est étrangère de surcroît – que le stress est son principal problème tout en lui rabâchant des phrases du style : « Mais tu penses à ça tout le temps », « Tu es sans arrêt focalisé sur ton ventre », « Dès qu’on sort, tu penses tout de suite aux toilettes », « Arrête d’aller voir sur Internet, ça ne sert à rien, c’est le stress », « Essaie de voir un psychologue » … Je ne doute pas que votre intention soit de bien faire, mais cela isole davantage la personne malade. À qui va-t-elle se confier si sa famille et son entourage lui répètent que c’est le stress ? Probablement à personne, elle va se retirer, s’isoler. Ses amis ne la verront plus, elle ne voudra plus sortir et le risque, à terme (qui est gravissime selon moi), c’est qu’elle risque de perdre confiance en tout : médecine, amitié, amour… en plus de perdre confiance en elle.

Stress et syndrome de l’intestin irritable : une origine commune ?

Et s’il y avait une cause commune entre les symptômes du syndrome de l’intestin irritable et le stress plutôt qu’une relation de cause à effet ? Comme nous l’avons vu, il y a une connexion très importante entre le syndrome de l’intestin irritable et le microbiote intestinal, alors est-ce que cette cause commune pourrait se trouver ici ? C’est la question que les chercheurs se sont posée. Les découvertes sont stupéfiantes et remettent totalement en question le stress comme étant la cause du syndrome de l’intestin irritable.

En 2017 [18], un groupe de chercheurs décide de prendre le microbiote fécal (le caca) des personnes souffrant du syndrome de l’intestin irritable (SII) avec et sans troubles anxieux. Ce qu’ils découvrent est assez frappant. Les souris, chez qui on injecte le microbiote fécal des personnes atteintes du syndrome de l’intestin irritable et de troubles anxieux, développent le syndrome de l’intestin irritable ainsi que… des troubles anxieux.

En revanche, les souris qui ont reçu le microbiote fécal de personnes souffrant uniquement du syndrome de l’intestin irritable sans troubles anxieux ont développé le SII mais n’ont pas développé de troubles anxieux.

intestin irritable stress

Cette étude, très intéressante, remet totalement en perspective la notion du stress comme étant le principal acteur dans l’émergence des troubles digestifs que l’on retrouve dans le syndrome de l’intestin irritable. Nos problèmes d’ordre psychologique, anxieux pourraient-ils se trouver dans le microbiote intestinal ?

D’autres chercheurs en 2020[19] ont tenté de savoir ce qui se trouvait dans le microbiote des personnes souffrant du syndrome de l’intestin irritable avec anxiété et sans anxiété. Les personnes ayant le SII avec des troubles anxieux avaient une diversité microbienne plus faible (marqueur de mauvaise santé du microbiote) que les personnes malades sans troubles anxieux. De plus, les malades de SII avec anxiété avaient une quantité plus importante de… protéobactéries (entre autres). En revanche, on ne sait pas encore si la sévérité des troubles anxieux va de pair avec l’aggravation des troubles digestifs.

Le stress et l’anxiété peuvent-ils déclencher une crise de SII ?

Bien que les recherches sur le lien entre microbiote, stress et SII soient intéressantes, on ne peut pas non plus affirmer que le microbiote seul engendre des troubles anxieux chez les personnes atteintes de SII. En effet, des études cliniques[20] et expérimentales ont montré que le stress psychologique, aigu ou chronique, survenant pendant l’enfance ou à l’âge adulte, a un impact marqué sur la connexion immunité-intestins-cerveau. En effet, les chercheurs ont remarqué que l’intestin était plus sensible lors d’un stress, que sa motilité était altérée et que la perméabilité intestinale était accrue. Il semblerait que le mécanisme à l’origine soit l’activation du système immunitaire et nerveux à la suite d’un choc psychologique.

Colon irritable traitements

À ce jour, comme vous le savez, il n’y a aucun médicament qui guérit du syndrome de l’intestin irritable. Certains praticiens de santé estiment que le régime sans Fodmaps est une sorte de traitement, mais à l’instar des médicaments actuels, il vise surtout à réduire et contrôler les symptômes, ce qui est déjà considérable. Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas encore guérir le problème de fond, qu’il est impossible de vivre correctement voire parfois « normalement » avec le syndrome de l’intestin irritable.

Vous pourriez trouver surprenant que je parle des traitements médicamenteux du syndrome de l’intestin irritable dans cet article, étant donné que je suis naturopathe. J’ai moi-même longtemps souffert de tous ces problèmes, et la meilleure solution que j’ai trouvée, personnellement, était l’association de la médecine classique et de la naturopathie, incluant : un changement de style de vie, d’alimentation et la prise de certains compléments alimentaires, médicaments ou plantes.

La question que l’on se pose, nous les malades, c’est : « Comment m’en sortir, comment aller mieux et vivre ma vie correctement ? » Si certains médicaments peuvent nous aider, alors pourquoi ne pas les utiliser. Si certaines plantes peuvent nous aider, alors pourquoi s’en priver ? Mon objectif en écrivant cet article est de vous donner un maximum d’informations concernant les solutions existantes, à vous de piocher celles qui vous intéressent.

La prise de médicaments, devra se faire avec le consentement d’un médecin.

Les antispasmodiques

Les antispasmodiques sont utilisés dans le SII depuis de nombreuses décennies. Cependant, il faut bien l’avouer, en pratique les personnes qui souffrent du syndrome de l’intestin irritable ne remarquent généralement pas d’effets très importants sur les symptômes lors de la prise.

Selon certaines études, les antispasmodiques présentent un petit avantage pour réduire les symptômes du SII[114]. Ils sont utilisés pour tous les types du syndrome de l’intestin irritable sans réelle distinction. Le médicament le plus utilisé en France est le Phloroglucinol®.

Les antidiarrhéiques

Ces médicaments réduisent les sécrétions et la motilité de votre intestin. Ils sont utilisés comme traitement du syndrome de l’intestin irritable type diarrhée (SII-D) ou SII alternance. Le médicament le plus utilisé en France est le Lopéramide®.

Les séquestrants biliaires

Les malabsorptions biliaires peuvent toucher jusqu’à un tiers de personnes souffrant du syndrome de l’intestin irritable type diarrhée. L’idée est donc d’utiliser des médicaments qui viendront « séquestrer » ces acides biliaires dans l’intestin pour réduire les diarrhées. La Cholestyramine® est le médicament le plus utilisé en France [21], [22].

Les antibiotiques

L’idée de prendre des antibiotiques lorsque l’on souffre du syndrome de l’intestin irritable peut paraître aberrante, puisque, pour certains, c’est à la suite de plusieurs prises d’antibiotiques que les symptômes digestifs sont arrivés [23]. Nous l’avons vu, une des causes fréquentes du SII est le SIBO. Certains antibiotiques ont montré une efficacité dans l’éradication du SIBO et donc, l’amélioration, parfois spectaculaire, des symptômes du SII. Nous les verrons en détail dans les solutions à adopter en cas de SIBO.

Les antidépresseurs

Les malades peuvent parfois se braquer quand le médecin propose la prise d’antidépresseurs, pensant qu’il sous-entend que notre problème est psychiatrique plutôt que digestif. En réalité, le but recherché n’est pas véritablement l’effet psychologique classique pour lequel il est prescrit en général.

Les antidépresseurs agissent sur le système nerveux. Votre intestin possède un système nerveux bien à lui, on l’appelle le système nerveux entérique, parfois aussi surnommé « le deuxième cerveau ». Même si votre premier cerveau est intact et ne souffre pas de problème particulier, votre deuxième cerveau, celui qui se trouve dans vos intestins, peut parfois dysfonctionner. C’est sur ce réseau neuronal digestif que les antidépresseurs peuvent jouer un rôle thérapeutique.

Plusieurs études ont démontré l’efficacité des antidépresseurs dans la prise en charge du syndrome de l’intestin irritable, notamment grâce à leur action sur la motilité de l’intestin, mais également sur la régulation de la douleur[24,25,26,27].

Les médicaments visant à faire bouger ou inhiber la motilité de votre intestin

Certains médicaments visent à restaurer la motilité de l’intestin avec plus ou moins d’effets selon les personnes.

  • Pour le syndrome de l’intestin irritable type diarrhée, l’Ondansétron® est parfois utilisé pour réduire la motilité de l’intestin et donc des diarrhées avec plus ou moins d’efficacité sur les selles molles, la sensation d’urgence, les ballonnements.
  • Pour le syndrome de l’intestin irritable type constipation, le Tegaserod® ou le Prucalopride® peuvent être utilisés pour apporter un certain confort digestif chez les personnes qui souffre de transit lent[28].

Les laxatifs

Si les antidiarrhéiques sont les médicaments les plus connus parmi les personnes qui souffrent du syndrome de l’intestin irritable type diarrhée (SII-D), les laxatifs ont plutôt la cote chez les personnes souffrant de SII type constipation (SII-C). Il existe différents types de laxatifs : les laxatifs osmotiques, lubrifiants, salins, stimulants, etc.

Bien que très connus, les données scientifiques indiquent qu’environ la moitié des patients traités par des laxatifs sont déçus par le manque d’efficacité à long terme[29,39,31].

Du côté de la naturopathie, recommandations varient énormément d’une personne à l’autre. Le but de la naturopathie n’est pas de remplacer les traitements symptomatiques prescrit par le médecin mais de s’y associer afin d’améliorer le confort de vie de la personne.

Conclusion et ressources

Le syndrome de l’intestin irritable (colon irritable ou encore colopathie fonctionnelle) est un trouble digestif qui affecte des millions de français et qui n’est pas encore tout à fait compris. Les symptômes du colon irritable (ventre gonflé, gaz intestinaux, ballonnements, diarrhées constipation, fatigue) altèrent la vie des malades. En ce qui concernant l’alimentation et la colopathie fonctionnelle, seul le régime pauvre en FODMAP a montré une efficacité dans la réduction des symptômes. Les traitements médicamenteux sont nombreux, mais ils servent surtout à calmer les crises du côlon irritable. Le stress et l’intestin irritable ne font pas bon ménage, si bien qu’il est tout à fait possible que le stress provoque des crises mais l’inverse est aussi possible. Il semblerait que le microbiote intestinal affecte le cerveau des malades, provoquant stress, anxiété et même parfois dépression !

Voici quelques ressources qui pourraient vous aider à mieux cerner et apprivoiser votre syndrome de l’intestin irritable :

 

Références scientifiques :

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Joris Vanlerberghe
Naturopathe Spécialisé en digestion et microbiote

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